« Partout dans le monde, les enseignants ont à cœur d’offrir aux jeunes les chances maximales d’accéder à un avenir meilleur. Mais ils déplorent aussi souvent le stress que cette mission fait peser sur eux » : un rapport de l’OCDE sur le stress professionnel chez les enseignants souligne d’emblée la pression vécue au quotidien par les personnels de l’éducation, et ce partout dans le monde. Au-delà des causes, multiples, comment prévenir ce stress et mieux y faire face lorsqu’il se développe ?
Des sources de stress multiples pour les enseignants
Le bien-être au travail est très relatif chez les enseignants, et varie selon de nombreux critères. L’OCDE liste ainsi les principales sources de stress identifiées :
- Maintenir l’ordre en classe
- Être tenu responsable de la réussite des élèves
- Avoir trop de travail administratif à faire
- Avoir trop de cours à donner
- Avoir trop de cours à préparer
- Avoir trop de copies à corriger
- Suivre l’évolution des exigences
- Répondre aux inquiétudes des parents
- Modifier les cours pour les élèves ayant des besoins spécifiques
Enseignants, vous reconnaissez-vous dans l’une ou plusieurs de ces situations ?
Le stress professionnel peut, souligne encore le rapport, avoir des « conséquences délétères » sur les professeurs, et d’abord sur leur niveau de « satisfaction et d’engagement professionnel ». C’est le maintien de l’ordre en classe qui mine le plus l’engagement, dans une profession qui est avant tout une vocation. La charge de travail joue quant à elle sur le niveau de satisfaction, avec souvent de grandes préoccupations sur la réussite des élèves.
Ceci étant dit, et sachant qu’il y a aussi – fort heureusement – des enseignants heureux et épanouis dans leur métier, comment réduire son niveau de stress alors qu’il n’y a pas de baguette magique pour changer les conditions de travail, et surtout ne pas laisser l’anxiété s’installer ?
Des établissements à l’écoute de la parole enseignante
Au quotidien, il est conseillé, tout d’abord, d’identifier ce qui vous stresse le plus… Comme il est recommandé aux dirigeants d’établissements (et aux niveaux supérieurs de la hiérarchie) d’écouter la parole enseignante puisque « la recherche démontre que le bien-être des enseignants a un effet direct sur l’apprentissage des élèves », souligne le réseau EdCan, spécialisé (chez nos cousins québécois) dans l’accompagnement et le soutien des professionnels de l’éducation. Ce même réseau distingue chez les enseignants :
- la « fatigue de compassion », ou le sentiment d’impuissance d’être constamment exposé à des élèves qui souffrent et que l’on ne peut aider
- l’« effort émotionnel », le sentiment de devoir cacher ses émotions quand ses valeurs personnelles ne correspondent pas aux attentes au travail
- l’« épuisement professionnel », quand l’enseignant devient incapable de répondre aux demandes en raison d’un stress accumulé au fil des années.
Pour ne pas en arriver à ce 3e stade, les gestionnaires d’établissement et les professeurs eux-mêmes ont un rôle à jouer, les premiers en fournissant les ressources nécessaires et en ayant des exigences de travail réalistes ; les seconds en instaurant des limites claires entre vie personnelle et vie professionnelle, mais aussi en travaillant sur soi.
Gestion du stress : différents niveaux de travail sur soi
Des techniques comme la relaxation par la respiration sont un soutien au quotidien. Il existe des exercices simples que l’on peut même pratiquer dans sa voiture ou dans les transports en commun comme la respiration abdominale ou la respiration alternée, qui contribuent à évacuer les tensions. Sur un plus long terme, la méditation de pleine conscience ou une activité comme le yoga vont aider à se relaxer et à prendre de la distance.
Mais la gestion du stress chez les enseignants implique aussi le développement de compétences socio-émotionnelles, incluant la conscience de soi et la confiance en ses capacités. Le site Institutrice.com donne des pistes précieuses pour porter un regard positif sur sa relation à l’élève, apprendre à considérer la classe comme un milieu bienveillant (aussi bruyant soit-il) ou encore créer un climat constructif.
Il est de plus toujours possible d’expérimenter, dans son environnement professionnel, des techniques qui ont fait leur preuve, la première d’entre elles étant de s’astreindre à se concentrer sur une seule tâche à la fois et de nommer chacune. Dans l’établissement, la salle des professeurs par exemple, entrer en contact avec ses sens peut faire baisser le niveau de tension lié à une conversation désagréable ou à l’inquiétude sur un élève. Dès que vous en ressentez le besoin, recentrez-vous en nommant mentalement 5 choses que vous voyez, 4 choses que vous entendez, 3 que vous pouvez toucher, 2 que vous pouvez sentir et 1 que vous pourriez goûter. Il ne s’agit ni plus ni moins que de noter ses sensations.
En classe, rien n’empêche de pratiquer la méthode S.T.O.P. lorsque l’on sent le stress nous envahir : s’arrêter (interrompre toute activité), inspirer en se focalisant sur l’air qui entre et sort des poumons, observer en nommant mentalement son ressenti et poursuivre en reprenant l’activité interrompue. Mieux encore, vous pouvez même inciter vos élèves à faire de même !
Il y a une énorme marge entre le petit coup de stress, tel celui qu’ont certainement expérimenté les nouveaux enseignants à la rentrée, et le véritable burnout. L’essentiel est de ne pas laisser s’installer le stress professionnel, parfois aussi nommé « malaise enseignant », pour ne pas risquer l’épuisement. A chacun ses techniques de relaxation ou de travail sur soi, mais d’une manière générale La MAGE vous accompagne au quotidien dans votre vie d’enseignant. Pour en savoir plus sur les garanties MAGE, consultez le tableau complet.